Quilles en Bourgogne, la collection Lin Kessler – Ministère de la Culture

Les musées en France
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Cette exposition synthétise les travaux d'étude sur la collection de quilles données par Lin Kessler et conservées au musée de la vie bourguignonne à Dijon, mise en ligne sur Joconde, le catalogue collectif des collections des musées de France.
Crédits : ce contenu était originellement publié sur le site Joconde. Il a été constitué en 2004 par Anne Laemmlé, commissaire de l’exposition “Derrière s’allongeait un jeu de quilles…” et Mathilde Huet, service des musées de France. Les notices du musée de la vie Bourguignonne sont en ligne sur POP, plateforme ouverte du patrimoine.
Avez-vous déjà entendu le bruit d’une boule frappant des quilles ?
Ce bruit, devenu rare, était pourtant le compagnon habituel accompagnant un divertissement particulier : le jeu de quilles.
Mêlant l’universel et le local, les jeux de quilles se déclinent sous une multitude de formes et de règles qui privilégie toujours quatre éléments : des quilles, des boules, une aire de jeu et des joueurs.
C’est ainsi que les jeux de quilles, abordés sous un angle historique, social et technique, permettent de faire resurgir, en partie, l’histoire des pratiques ludiques en Bourgogne du 19e au 20e siècle.
Le musée de la Vie Bourguignonne présente, avec cette exposition, les quilles données par Lin Kessler (1902-1992).
Découvrir tous les objets de la collection en ligne sur Joconde
En 1981, Lin Kessler (1902-1992), tourneur sur bois à Longvic (Côte-d’Or) et collectionneur de quilles, donne au musée de la Vie Bourguignonne les quilles représentatives des jeux bourguignons.
Le don comporte 82 quilles souvent accompagnées d’une boule (50 boules au total).
Fabricant de quilles lui-même, Lin Kessler entraîne dans sa passion son fils Raymond, et, ensemble, ils collectent à travers la France et quelques pays limitrophes plus de 700 quilles, ce que leur vaut une mention dans le “guiness des records” en 1975.
Depuis bien d’autres spécimens ont rejoint la collection.
D’autres musées ont également bénéficié de sa générosité, dont celui de Champlitte.
En 2001, la ville de Longvic inaugurait “La Galerie des Quilles” grâce à la collection de ces passionnés.
“Les jeux de quilles (…) consistent, en leur principe essentiel, à renverser au moyen d’un projectile (bâton, boule ou autre objet) d’une distance variable (pouvant aller jusqu’à 30 mètres), des objets nommés ‘quilles’ posés verticalement au niveau du sol en dispositions et nombres variés. Jeux de compétition – entre joueurs et entre équipes – ils nécessitent au minimum la participation de deux personnes…” (extrait de : “Les Français jouent aux quilles”, Paris, Maisonneuve et Larose, 1964).
Les quilles permettent de découvrir quelques divertissements de la société française, et bourguignonne en particulier.
Les hommes s’échappent des contraintes quotidiennes par le jeu, par le regroupement entre amis. Le bistrot, lieu de rencontre, est le cadre idéal pour ces parties de quilles. Sont évoqués également les risques liés à cette pratique : les bagarres et accidents qui accompagnent parfois les parties de quilles. Parfois il devient jeu d’argent. Les autorités municipales surveillent alors de près l’installation de jeux et contrôlent leurs propriétaires.
La première source fiable évoquant le jeu de quilles en France remonte à 1378. A cette époque, un bâton sert de projectile. La boule, mentionnée dès le 15e siècle ne s’impose vraiment qu’au 17e siècle.
Du Moyen-âge au 19e siècle, toutes les couches de la société s’adonnent à ce jeu, même si les conditions de pratique varient. Les principaux acteurs de ce jeu, sont les hommes, la pratique féminine et enfantine du jeu de quilles n’étant qu’occasionnelle.
Au 20e siècle, le jeu de quilles est un jeu populaire essentiellement masculin. Les jeux de quilles sont souvent installés à proximité des bistrots. Les communes qui ont les moyens proposent également à certains concitoyens de tenir le jeu de quilles communal lors des fêtes ou des foires, en échange d’une participation financière.
[Le rondeau : jeu de quilles de table du Val-de-Saône, Dijon, musé de la Vie bourguignonne, © Anne Laemmlé]     
La composition et la pratique du jeu de quilles semblent simples : quelques quilles, quelques projectiles, un terrain et vous voilà prêts à jouer !
Or, l’étude du jeu de quilles se heurte rapidement à un problème récurrent dans l’étude des pratiques traditionnelles : leur variété. La piste peut être droite ou courbe, plate ou inclinée, avec ou sans butte… Les quilles peuvent être au nombre de 3, 5, 6, 7, 9 ou 10. Elles peuvent être placées en carré, en losange, en rectangle, en triangle, alignées les unes derrière les autres… Le projectile peut être un bâton, un boulet ou une boule en bois. Il peut être lancé, roulé, glissé…
Cette variété, qui rend difficile les synthèses sur ce jeu, le rend en même temps surprenant. La multitude des combinaisons possibles favorise l’imagination des fabricants de jeux.

[Regroupement de quilles provenant de l’Auxois, Dijon, musé de la Vie bourguignonne, © Anne Laemmlé]     
Pratiqués dans tous les départements de la Bourgogne, ils n’ont pas totalement disparu du paysage bourguignon.
A l’occasion de certaines fêtes estivales, des jeux de quilles sont encore installés actuellement. Il existe certaines règles particulières selon les endroits : le jeu de côté de Chalon-sur-Saône, le jeu du boulet mâconnais, le jeu droit du Morvan, le jeu dijonnais, le jeu de rabat bressan… Enfin, la sociabilité existant autour du jeu est importante. Comment s’organisent les joueurs ? Qui participent aux jeux ? Quels intérêts y trouvent-on ?

[à gauche : deux quilles de Bowling Classic, à droite : deux quilles de de bowling américain, Dijon, musé de la Vie bourguignonne, © Anne Laemmlé]     
A partir du milieu du 20e siècle, la pratique des jeux de quilles régresse. Face à l’extension d’autres jeux, comme la pétanque, ou, face au développement du bowling américain, les jeux de quilles traditionnels disparaissent dans de nombreuses régions. Dans d’autres cas, ils s’adaptent. En 1957 est créée la FFBSQ (Fédération Française de Bowling et des Sports de Quilles). Elle formalise la pratique du jeu : règlement sportif, standardisation des terrains, des accessoires du jeu, établissement de calendrier… Actuellement, la fédération reconnaît sept sports de quilles différents : quilles de six, de huit, de neuf, bowling classic, schere, saint-gall, bowling. Le bowling (américain) connaît une forte extension sur tout le territoire national. Quant aux autres disciplines, plus marginales et peu médiatisées, elles ne se pratiquent souvent que dans quelques départements.
 Quille sommairement taillée
 Quille taillée
 Quille tournée au tour à bois
 Quille tournée sur un tour de sabotier
 Quille tournée à partir d’un moyeu de roue
 Quille 81.7.56.1
 Quille 81.7.57.1
 Boule 81.7.52.2
Quille 81.7.63.1
 Quille 81.7.64
Quille 81.7.31
Quille 81.7.33.1
Quille 81.7.52.1
Quille 81.7.24.1
Quille 81.7.8.1
Quille 81.7.10.1
Quille 81.7.42.1
Quille 81.7.43.1
 
 

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